Redoutés à cause de leur violence et de leur force destructrice, les éboulements frappent régulièrement les Alpes valaisannes. Pentes raides, instables, fissures, alternance de gel et de dégel, terrains gorgés d’eau, réchauffement climatique, tous ces facteurs sont susceptibles d’en déclencher. Les plus sérieux se produisent souvent en période de recul de glaciers.
18 avril 1991 – 22 avril 2015 : deux dates marquantes pour les habitants d’un village du Haut Valais.
Le premier éboulement ébranla, en plusieurs phases, le versant gauche de la vallée de Zermatt, au Nord Ouest de Randa. En tout, ce sont environ 30 millions de mètres cubes d’éboulis, de pierres et de gravats qui dévalèrent la falaise dans un épais nuage de poussière, provoquant un séisme de magnitude 3 sur l’échelle de Richter. Une partie du hameau consacré au tourisme, heureusement inoccupé à cette époque ainsi que la voie de chemin de fer Visp-Zermatt disparurent sous une impressionnante couche de blocs. Obstruée, la rivière Visp se transforma en lac, inondant Randa. Des études permirent de démontrer qu’une hausse exceptionnelle des températures provoqua la fonte rapide du manteau neigeux. Soumises à une trop forte pression hydraulique, les fissures firent éclater la roche. Des jets d’eau sableuse et de poussière explosant comme des coups de canon avaient été observés avant la catastrophe. Par chance, il n’y eut pas de victime, seul du bétail périt. Dès lors, la région fut mise sous surveillance, ce qui n’empêcha pas l’écroulement de cette paroi rocheuse le 22 avril de cette année.
Etonnantes similitudes : les chutes de pierres ont suivi le même tracé que celui de 1991. D’autres éboulements, plus réduits, pourraient encore se produire prochainement. Selon Raphaël Mayoraz, géologue cantonal, les causes seraient identiques. Pression dans les fissures, écarts importants entre les températures nocturnes et diurnes…. Le volume de la masse tombée avoisine les 5'000 mètres cubes.