Avec le recul des glaciers et l’augmentation des températures, l’écosystème des vallées se modifie profondément. La flore et la faune commencent à se déplacer en altitude.
Des espèces méridionales remplacent les espèces endémiques. Une grande menace pèse sur les lagopèdes, seuls volatiles à muer 3 fois pour être en parfaite homochromie avec leur milieu. Rescapés de l’époque glaciaire, ils ont réussi à traverser les siècles pour s’installer dans les montagnes valaisannes, là où une épaisse couverture neigeuse leur permet de se réfugier dans des igloos et d’échapper aux prédateurs dans des abris invisibles. Imaginez ce qui les attend quand, revêtus de leur tenue hivernale d’une blancheur immaculée, ils seront contraints, faute de neige, de s’aventurer dans les pierriers, pour se nourrir. Cibles idéales pour les rapaces, ils risquent de disparaître en grand nombre, comme les lièvres et les hermines. Cet automne déjà, attirées par des touffes d’herbe entre des éboulis restés à nu, les perdrix des neiges ont quitté les zones enneigées pour manger des plantes beaucoup plus accessibles.
Sécheresse et températures dépassant régulièrement les normes saisonnières ont entraîné, cette année, le recul impressionnant de la plupart des glaciers du Valais et de l’Oberland bernois, perdant 3% de leur volume, soit 1,5 milliard de mètres cubes de glace. Les chutes de neige hivernales ne parviendront plus à compenser leurs pertes en masse et en longueur. Outre une diminution catastrophique de la biodiversité, le réchauffement entraînera des conséquences économiques : enneigement artificiel des pistes, baisse de production de l’hydroélectricité ….. L’humain intervenant constamment et bouleversant la belle ordonnance de la nature, ces changements pourraient s’accélérer dans le futur et certaines régions de montagne connaître une déglaciation totale.