[ There is no translation available. ]
Des paysages spectaculaires… une vallée très humide, protégée des intempéries et des vents violents, dominée par 3 sommets enneigés dont 2 culminent à plus de 4000 mètres, des cascades qui ruissellent sur les roches… une rivière qui se fraie un chemin entre une végétation dense…. Situé entre le col du Simplon et la frontière italienne, le Laggintal, isolé, très sauvage est un des rares endroits encore préservé de l’influence humaine.
La richesse de sa faune et sa flore très diversifiée impressionnent mais c’est surtout l’abondance de ses papillons qui en fait un paradis pour une multitude d’espèces : cuivré de la verge d’or, moiré des fétuques, moiré striolé, mélitée noirâtre, cuivré écarlate, citron paon du jour, grand nacré… En 1998 la vallée de Laggintal ainsi que les territoires limitrophes de la Zwischbergental et du col du Simplon, ont été reconnus comme sites d'importance paysagers et naturels et inscrits à l'inventaire fédéral des paysages et des monuments naturels d'importance nationale suisse.
D’un brun violacé velouté comportant une bordure jaune et une rangée de taches bleues, le morio, appelé aussi manteau royal butine très peu les fleurs ; il est plutôt attiré par les fruits fermentés et les écoulements de sève sur les troncs. Son envergure de 75 mm en fait la plus grande Vanesse européenne. Il apprécie les zones humides et les lisières forestières où poussent saules et bouleaux, fuit les fortes chaleurs estivales, se réfugiant dans le sous-bois, le lierre ou un surplomb rocheux. Il ne se réactive qu’en octobre pour reconstituer ses réserves et rechercher un abri pour hiverner. En mars, il s’observe plus facilement lorsqu’il se régale de chatons de saule et batifole pour se reproduire. Dérangé, il s’envole en faisant claquer ses ailes un peu à la façon, toutes proportions gardées, du pigeon qui décolle à tire d’ailes pour échapper au prédateur. Sans que l’on sache pourquoi, ses effectifs se sont drastiquement amenuisés.
C’est dans cette réserve entomologique exceptionnelle que vit l’Erebia Christi, le Moiré du Simplon connu sous le nom de papillon des glaciers. Cette espèce relique des dernières glaciations achevées il y a 10.000 ans est extrêmement rare et localisée. Avec le retrait des glaciers, la morphologie alpine a isolé certains reliefs favorables au développement de l’Erebia Christi, très difficile à observer. Découvert sur le versant sud du Simplon en 1882, on ne le trouve actuellement nulle part ailleurs en Suisse. Marron foncé pour le mâle, plus clair pour la femelle, il a une envergure de 20 mm. L’aile antérieure est enjolivée de six bandes longitudinales d'un fauve rougeâtre brillant agrémentées de 3 ou 4 petits points noirs. L'aile postérieure est décorée de quatre taches fauves ovales, la dernière presque effacée, ornées de points noirs plus grands que ceux de l'antérieure. La couleur sombre de ces papillons typiques d’un environnement montagneux, leur permet de se réchauffer au soleil même quand les températures sont relativement basses.
Désireux de protéger cette merveille unique au monde et menacée d’extinction, le Conseil d’Etat du Valais a promulgué un arrêté interdisant la capture des papillons, des chenilles et des chrysalides dans la région du Laggin dont les limites sont fixées sur les cartes nationales.