De nombreuses croix de sommet ont été érigées dans les régions catholiques et germanophones des Alpes durant la deuxième moitié du 19ème siècle et la première moitié du 20ème siècle. Ces croix sont parfois accompagnées d'un cahier dans lequel les randonneurs peuvent laisser un message. Dès la fin du 13ème siècle, de grandes croix sont installées sur des cols alpins, comme à la Forclaz.
Certaines de ces croix servent également à marquer une frontière comme à San Valentino alla Muta/St. Valentin auf der Haide (Curon Venosta, Tyrol du Sud) ou encore Martigny-Combe/Trient (col de la Forclaz) où la frontière a été décidée en 1900, après la pose de la croix qui était déjà là en 1866 (ou avant).
Le pied de cette croix (le sommet de la bute) est également fortement chargé de symboles retraçant l'histoire de ces lieux :
- En 1944, on pose sur son socle de granite une plaque en la mémoire du chanoine Délèze, retrouvé mort dans la neige par une patrouille militaire une nuit de février.
- En plus du banc permettant de contempler sereinement le vallon de la Forclaz qui plonge dans la vallée du Rhône, ou le col de Balme et la Croix-de-Fer si on choisit de prendre place de l'autre côté de la banquette, se trouve la stèle (borne limite) posée en 1900 et qui matérialise la frontière entre les deux communes séparées cette année-là. Les faces présentent les initiales des communes (T/MC) et la partie supérieure fait état de l'année (1900).
- On trouve scellé dans une chape de béton coulée dans la roche un point de triangulation (planimétrie), point qui n'est plus utilisé aujourd'hui.
- Enfin, l'œil averti peut lire "GDL" (Gay-Descombes Lucien - 2ème génération de l'Hôtel) et "GCJ" (Gay- Crosier Joséphine) de part et d'autre de la plaque du chanoine Délèze. La date à laquelle cette dernière inscription a été gravée dans le granite demeure incertaine.