De longues dates déjà, les principaux arguments utilisés pour vanter le haut de la vallée du Trient et la Forclaz sont leur climat doux, la beauté des paysages, l'air pur qu'on y respire ainsi que la variété des promenades et excursions à faire dans les environs, au travers d'une faune et d'une flore des plus variées.
En effet, qui ne connaît pas au moins le glacier du Trient, monumentale oeuvre naturelle sculptée au travers des millénaires? Autrefois colon du vallon de la Forclaz, aujourd'hui ermite capricieux retiré au fond de sa vallée, le glacier crache en effet régulièrement sa rage dans la vallée, peut-être en représailles à l'exploitation de sa glace cristalline par MM. Robatel et Bompart entre 1865 et 1893… La Tine, c'est par ce sobriquet que les Triennards nomment ce phénomène longtemps redouté, risque glaciologique (ne se réduisant pas aux crues glaciaires, aux débâcles et aux avalanches), résultant de la vidange de poches d’eau. Dans le cas du glacier du Trient, il s'agit d'un lac intra- et sousglaciaire se formant à l’intérieur du glacier par l'effet de remplissage des torrents sous-glaciaires.
Chaque année, un phénomène curieux consiste en l'explosion de cette poche d'eau qui se rompt avec une détonation effrayante entre le 15 juillet et le 15 août, sur le flanc droit du glacier, pour couler sur le névé des Écandies et disparaître sous le glacier, gonflant la rivière pendant 2 à 3 jours. Ce phénomène a connu plusieurs dates marquantes :
- Le 17 juillet 1911, le débit du torrent du glacier du Trient est multiplié par deux.
- Du 20 au 25 juillet 1930, la vidange entraîne une petite augmentation de débit du torrent.
- Du 6 au 8 juillet 1942, trois grosses vidanges, celle du 7 juillet est particulièrement dangereuse, provoquant une énorme augmentation de débit (de 3,5 m3/s normalement en été, à 26 m3/s au maximum de la vidange), le volume d'eau évacué a été estimé à 840'000m3.
- Le 6 août 1960, la vidange est dévastatrice, le flot emporte des ponts, coupe les routes, rompt les digues. Le débit enregistré au moment de la crue est de 25 m3/s, au lieu des 3,5 m3/s habituels à cette époque, soit un volume d'un peu plus de 1'000'000m3.