Le Ginkgo biloba, l'arbre aux « quarante écus » et aux mille vertus

Au-dessus de Sierre, sur la colline de Pradegg, un étrange conifère majestueux, dont les feuilles caduques, de larges éventails divisés par un profond sillon, vire au jaune or à l’automne. C’est un « Ginkgo biloba », aussi connu sous le nom d’arbre aux « quarante écus » ou par son nom chinois « Bai Guo ». Le Ginkgo Biloba est la plus ancienne espèce d’arbre connue et serait apparu il y a quelque 190 millions d’années, seul survivant de son ordre largement représenté à l’ère tertiaire. Aujourd'hui, c'est un arbre d'ornement très apprécié que l’on peut admirer un peu partout en Valais.

Cette espèce a survécu à tous les bouleversements climatiques de notre planète. Son nom de genre « ginkgo » vient de deux mots chinois signifiant « abricot d’argent », allusion à la couleur de ses pseudo-fruits. Très résistant, cet arbre peut avoir un ou plusieurs troncs aux larges branches. Il existe des arbres mâles ou femelles. Sur les sujets femelles, les pseudos-fruits charnus ont l’aspect et la consistance d’une mirabelle, qui, lorsqu'ils tombent à terre une fois mûrs, dégagent une odeur absolument repoussante. Le Ginkgo biloba est utilisé en médecine chinoise traditionnelle depuis 2800 av. J-C pour traiter l’asthme et l’insuffisance cardiaque.

Le nom d’« arbre aux quarante écus » vient du fait que le botaniste français M. de Pétigny a acheté, en 1788, cinq plants de Ginkgo à un botaniste anglais pour la somme considérable de 25 guinées, soit 40 écus chaque pied.

C’est en automne que le Ginkgo biloba revêt ses plus beaux atours aux couleurs de feu, puis l’arbre tapisse le sol de ses feuilles, comme une fine couverture de pièces d’or. Arbre d'ornement très apprécié, il est très rustique, peu exigeant et résiste presque à tout. Il peut atteindre 30 mètres de haut pour un diamètre de 10 mètres et vivre plus de 3’000 ans..Dans les parcs et jardins, on préfère généralement planter des espèces mâles, pour ne pas être importuné par les nuisances olfactives!

Il est intéressant de noter que, dans la pharmacopée chinoise, les graines (ou ovules) de ginkgo traitent les difficultés respiratoires ainsi que l’atonie de la vessie et l’incontinence urinaire. Dans la pharmacopée occidentale, les feuilles de ginkgo sont utilisées dans l’indication de l’insuffisance cérébrale. Aux USA, c’est un complément alimentaire, donc sans indication officielle précise.