On les distingue à peine dans la mosaïque de gouilles. Quelques vaguelettes, de minuscules formes terreuses qui flottent, étendues de tout leur long à la surface de l’eau, comme issues des vapeurs bleutées d’un songe…
Dès la fin avril, les Bombina Variegata ne se sentent plus de joie ! De jour comme de nuit, ils font la bombe sans discontinuer. Discrètement, presque silencieusement. La saison des amours débute. Elle durera jusqu’en août. Leurs chants se répercutent de mare en mare comme une douce aubade parfois à peine audible. De légers remous, des roseaux qui bougent… Pour vivre heureux, vivons cachés ! Les mâles mettent néanmoins beaucoup d’énergie pour se reproduire. Ils s’épient, se foncent dessus, se bagarrent, éloignent leurs rivaux à coups de pattes, se poursuivent entre la mousse qui en est toute remuée. Ils attrapent sans ménagement leur femelle préférée. Celle-ci passe d’un partenaire à l’autre pour un accouplement lombaire, le mâle l’embrassant en avant des pattes arrière. « Je te tiens, je ne te lâche plus, je t’enlace…..Laisse mes pattes sur tes hanches, ne fais pas ces yeux furibonds, les miens sont le reflet de mon cœur… » A cette période, les mâles présentent des protubérances foncées sur les poignets et les pattes avant. Ces pelotes nuptiales leur permettent de mieux soumettre l’élue. Chaque été, cette dernière peut pondre jusqu’à 200 œufs, la moyenne étant souvent inférieure à 50. Fécondés au moment de l’expulsion, ils sont déposés sur les parties immergées des brindilles et plantes aquatiques ou dans le fond des gouilles.
La survie des sonneurs est menacée par les prédateurs qui dévorent une partie de leur maigre descendance et surtout par certaines actions irréfléchies de l’homme.