Je suis une petite hermine, extrêmement réactive ! Je file entre roches ou végétaux et grimpe aux arbres à toute vitesse. Situé le plus souvent en montagne au-dessus de 1.000 m, mon domaine, en Valais, couvre une superficie allant d’un ha pour les femelles à 40 ha pour les mâles.
Je ne peux rester en place ; je recherche des proies en permanence. Ma quête me fait parcourir des distances quotidiennes allant parfois de 600 à 1400m. Ne vous étonnez pas de me voir bondir près d’un refuge ou d’un chalet d’alpage. Qui sait ? Peut-être les bipèdes ont-ils oublié quelque nourriture à ma convenance ? Je cours, saute et zigzague, dos courbé, visitant les moindres recoins. Amusez-vous donc à repérer mes traces dans la neige fraîche ! Je suis là, cachée dans un de mes nombreux abris disséminés sur mon territoire. Invisible dans ma jolie fourrure immaculée, je vous observe, dressée sur mes pattes postérieures.
L’hiver, j’alterne, plutôt de nuit, mes périodes d’activité et de repos. Pour piquer un roupillon, je m’enroule sur moi-même afin de conserver ma propre chaleur et d’économiser mon énergie car, croyez-moi, il m’en faut beaucoup pour chasser les campagnols. Je les poursuis partout, aussi rapide qu’une fusée, même dans leurs galeries souterraines. Je nage, s’il le faut car je mange aussi des rats d’eau et des grenouilles. Je localise les rongeurs et les lièvres à l’odeur, les insectes au son et les poissons à la vue. En redoutable carnassier, je saisis ma victime à l’arrière de la tête et lui plante mes dents pointues dans la nuque, la tuant instantanément. A l’occasion, je vole un œuf dans un nid, le coince contre mon menton et une patte avant et le ramène dans ma cachette en clopinant. Vers la mi-mars, j’adopte une tenue brun foncé, blanchâtre sur le ventre. Si vous voulez me voir, c’est le moment ! Je suis amoureuse ! Ce qui me fait oublier les principes les plus élémentaires de sécurité.