Quand l’hiver s’installe, la magie opère! Des sommets immaculés, des mélèzes finement ciselés s’accrochant aux pentes où des sapins se secouent après une formidable bataille de neige… un ciel profondément bleu… Un rêve pour les randonneurs et les skieurs qui s’en donnent à cœur joie sur les pistes. Ecureuils, cassenoix et sittelles portent un regard bien différent sur cet épais manteau blanc qui recouvre toute nourriture.
Comment survivre, affronter le froid et la faim, lutter contre des conditions extrêmes ? Tout simplement en adaptant sa tenue et en étant prévoyant. Une cavité dans un arbre creux ou une ancienne loge de pic procure à l’écureuil un abri très apprécié contre vents violents et tempêtes glaciales. Lorsqu’il quitte la chaleur de son trou, emmitouflé dans une fourrure dense, la plante des pattes et l’extérieur des oreilles protégés par un velours qui lui évitera des engelures. il cherche… cherche ses provisions … et les trouve ! En automne, il a enterré dans son immense domaine glands, faînes, noisettes, noix, cônes et même des champignons séchés au préalable. Pour repérer les cachettes qui se situent sur les trajets qu’il emprunte régulièrement, il se sert de son odorat très puissant. Les extraire de leur garde-manger situé à une profondeur de 30 cm est un jeu d’enfant. Il gratte le sol, enfouit son museau et ramène son butin, sa jolie petite tête barbouillée de neige.Du haut de sa branche, le cassenoix moucheté le tient à l’œil. Pas question cependant de laisser ce gros oiseau s’emparer de son repas ! S’il aime les noisettes, le corvidé préfère les graines oléagineuses, surtout celles des pins. Conservées dans des caches, elles assurent l’apport énergétique indispensable à sa survie lors des hivers les plus rudes. Son bec pointu et robuste ainsi que d’une poche sublinguale lui permettent de débiter rapidement les cônes et de transporter leurs graines, jusqu’à une centaine à la fois, dans des milliers de caches distantes parfois de 12km. Doté de capacités d’orientation et de mémoire surprenantes, sorte de GPS naturel, il retrouve jusqu’à 75% de ses réserves, même sous un mètre de poudreuse en sautillant et en marchant par petits bonds. Les graines oubliées germeront, donnant naissance à de nouveaux arbres. La régénération des forêts est assurée.
Infatigable grimpeuse, la sittelle adopte une stratégie identique pour survivre. Tête en bas, elle longe les troncs et enfouit ses provisions dans les fissures, les crevasses, les anfractuosités. Ses réserves de nourriture seront habilement dissimulées sous du lichen ou de la mousse.