Rafales de neige, bise, froid polaire, l’hiver ne fait pas de cadeau aux oiseaux qui enchantent nos journées par leurs notes mélodieuses et par la beauté d’un plumage souvent très coloré.
Pour résister à la froidure, les passereaux disposent d’un système efficace de thermorégulation. Ils se gonflent jusqu’à devenir de petites boules rondouillardes, emprisonnant dans leur duvet une quantité importante de bulles d’air. Celui-ci agit comme un isolant, préservant au maximum la température de leur corps qui, habituellement, avoisine les 40 °C. Cette technique entraînant une grande dépense d’énergie, mésanges, pinsons, moineaux, grives et autres espèces sont contraints de se nourrir beaucoup plus.
Les chardonnerets élégants renforcent cette stratégie en se rassemblant dans des buissons. Leur nombre leur donne une sensation de sécurité, de chaleur. L’union faisant la force, ils arrivent aussi à recueillir plus d’informations sur les secteurs riches en nourriture. Une tête alliant le rouge sang, le noir et le blanc, un bec et des pattes rose pâle, un large trait marbrant les ailes de jaune citron, deux taches pectorales brunes… quand ces oiseaux se regroupent dans les bosquets, le long des rivières, des routes forestières, des parcs ou des vergers, ils forment le plus coloré des tableaux.
Qu’elles proviennent de plantes herbacées ou d’aulnes, de bouleaux ou de pins, les graines forment l’essentiel de leur nourriture. L’hiver, ils fréquentent volontiers les mangeoires qu’ils partagent avec les autres passereaux. Graisse ou morceaux de lard les laissent complètement indifférents.
Faut-il vraiment nourrir les oiseaux en hiver ?
Critique pour nos petits compagnons ailés, la mauvaise saison raréfie larves d’insectes, graines et baies, pourtant essentielles pour conserver leur température et leur permettre de rester en vie. Même s’ils parviennent à trouver quelque nourriture en grattant la neige, en picorant la glace ou en fouillant parmi les feuilles humides et collantes, les efforts qu’ils fournissent entament leurs réserves d’énergie. Dans certains cas, une mésange peut perdre, en une nuit, 10% de son poids. Nourrir et abreuver les oiseaux s’avèrent très utile, la faim étant plus meurtrière que le froid. Grâce à un abreuvoir libre de glace mis à leur disposition, ils pourront se baigner et maintenir leur plumage en bon état. Sans eau, les oiseaux diminuent leur capacité de vol et les qualités isolantes de leurs plumes.
Les aliments riches en lipides et non salés comme le lard, le beurre ou la margarine mélangés avec des graines de tournesol ou des cacahuètes sont très appréciés, les fruits secs également. Millet, avoine, blé et autres petites graines conviennent parfaitement aux passereaux à fin bec. Merles et grives se régalent de fruits frais tandis que les vers de farine feront la joie des insectivores tels le roitelet ou le rouge-gorge. Ne seront donnés qu’en infime quantité des morceaux de fromage sec ou des miettes de pain.
Tout ce qui est salé, pain sec, déchets de pâtisserie doivent être bannis car ils gonflent dans l’estomac et provoquent des troubles digestifs. Lorsqu’on commence à nourrir la gent ailée en hiver, il faut s’engager à continuer en le faisant raisonnablement.