Parmi les nombreux oiseaux qui se partagent la gouille, poules d’eau et foulques macroules se côtoient régulièrement. Souvent confondues, elles présentent cependant des particularités qui rendent leur identification aisée.
Fines et menues dans leur robe aux nuances brunes et gris ardoisé, les premières ne s’éloignent jamais des berges où elles se cachent entre les herbes, les roseaux ou les enrochements. Une touche de jaune au bout d’un bec rouge prolongé par une plaque frontale de même couleur et des bandes blanches sur les flancs permettent de reconnaître les peureuses Gallinules. Excellentes nageuses et grandes consommatrices de végétaux, elles picorent mollusques, graines ou racines, barbotant queue en l’air. Leur vol direct et vif contraste avec celui des foulques macroules plutôt laborieux, lourdaud et puissant. Pattes pendantes, ces dernières ne peuvent voler que sur de courtes distances, leurs ailes courtes, larges et arrondies limitant leur motricité. L’envol n’est possible que si elles prennent leur élan en courant bruyamment sur l’eau. Massifs et trapus, ces oiseaux au plumage gris anthracite rehaussé d’un écusson frontal blanc fréquentent lacs, étangs, canaux, rivières lentes, marais, criques et gravières qui leur procurent des zones humides découvertes. Nage lente et cadencée par de légers hochements de tête… Ils basculent en avant, plongent, raclent les fonds boueux à la recherche de nourriture majoritairement végétale, réapparaissent pour flotter comme des bouchons… Omnivores, les foulques mangent aussi des vers, des mollusques, des insectes et des araignées sans compter les miettes de repas qu’elles dérobent sans gêne aucune aux cygnes, canards et autres volatiles. Les poissons qu’elles ramènent à la surface sont secoués, lancés en l’air afin d’être avalés, tête la première.
Cris rauques, brefs, métalliques, stridents, explosifs… Gonflés à bloc, ces volatiles agressifs foncent sur l’intrus qui aurait la mauvaise idée de pénétrer sur leur territoire. Poursuites animées, coups de pattes et de becs vigoureux, gerbes de gouttelettes qui se soulèvent, éclaboussures projetées à la ronde… Lors de spectaculaires combats territoriaux, pas de pitié pour l’individu le plus faible, obligé de se mettre sur le dos ou maintenu sous l’eau. La fuite par immersion ou à la nage constitue généralement la seule porte de salut.