Ce qui peut étonner outre la façon de lutter des vaches d’Hérens, c’est leur « façon de faire » avant que le duel ne s’engage. C’est un rituel que l’on peut comparer au cérémonial des lutteurs de sumo sans le côté sacré.
Son but principal : impressionner l’adversaire. Certaines vaches vont d’ailleurs, dès leur entrée dans l’arène, vouloir « en imposer » aux autres en émettant un beuglement, cri puissant appelant à la lutte.
En première approche, les lutteuses vont d’abord borneyer, c'est-à-dire qu’elles vont se jauger et se menacer du regard. On peut très nettement voir le changement dans leurs yeux habituellement doux et paisibles. Toujours dans la menace, elles vont se positionner de manière latérale, en effectuant un minimum de mouvement, les antérieurs serrés et présenter leur flanc à l’adversaire, tout en continuant à l’observer du coin de l’oeil.
Elles vont brouiller, c'est-à-dire qu’elles vont émettre un son sourd ressemblant à un grognement. Leur corps faisant office de caisse de résonnance, on peut en étant proches en ressentir les vibrations.
Elles peuvent aussi écarper (ou écaforer), c'est-à-dire frotter le sol avec leurs pattes avant ou, en se mettant à genoux, frotter énergétiquement leur tête et leurs cornes allant jusqu’à arracher des mottes de terre et d’herbe.
Tout cela peut durer quelques instants comme plusieurs minutes avant que les vaches ne se décident à prendre la lutte. Parfois, les menaces suffisent, notamment lorsque les bêtes se connaissent déjà, pour que l’une des deux abandonne le combat avant qu’il n’ait commencé.
Petite définition : Antérieurs = pattes avants.