S’il y a bien un sujet qui déchaîne les passions autant que la haine, c’est bien celui du loup. Il devient difficile de s’y retrouver entre les arguments de ses ardents défenseurs et ceux de ses pires détracteurs, capables du pire comme cela a été le cas dernièrement en Valais.
Qu’est-ce qui fait que ce bel animal continue, aujourd’hui encore, à inspirer peur et méfiance ? Le poids des célèbres mythes et légendes ainsi que ses prédations sur les troupeaux de bétail le rendent profondément antipathique, parfois comparé à une bête sanguinaire, cruelle et dérangeante. Pourtant, le loup n’a rien à voir avec cet animal malfaisant décrit dans la plupart des contes qui sont, aujourd’hui encore, lus par des millions d’enfants. L’image négative qui en ressort dénote simplement à quel point le prédateur est incompris, le manque de connaissances considérable le concernant jouant clairement en sa défaveur.
Il n’est plus temps de se positionner dans un camp ou dans l’autre, de l’adorer ou le détester : le loup est de retour en provenance de nos pays voisins, l’Italie et la France. Son effectif risque de s’agrandir dans les prochaines années, les jeunes quittant les meutes pour trouver de nouveaux territoires. Une régulation devra, assurément, avoir lieu pour éviter l’augmentation de sa population et, de ce fait, des prédations. Mais il est surtout urgent de développer les moyens de protection existants, de les perfectionner voire d’en trouver de nouveaux, applicables à toute sorte d’élevage. Il est vital de protéger au mieux le bétail et le rendement qui en découle afin d’éviter aux éleveurs de trop nombreuses pertes inutiles. Cela donnerait également une chance à ce fascinant animal qu’est le loup de vivre librement sur cette planète. Car, malgré les débats sans fin, son rôle dans notre écosystème, comme celui de toute espèce vivante, n’est plus à prouver; il est clairement établi.
Comment faire un pont qui pourrait unir le prédateur tant détesté et les éleveurs parfois dépités ? Indéniablement, ils sont, tous deux, victimes d’une guerre pour leur survie mutuelle qui, à ce jour, ne connaît pas de paix durable. L’agriculture est en pleine crise depuis quelques années, le rendement des exploitations agricoles baisse dangereusement et certaines font faillites. La société actuelle, en proie à l’évolution technologique et à la course effrénée au profit, oublie son fondement même et tourne le dos aux valeurs importantes. Quant au loup, comme beaucoup d’autres animaux, il ne trouve plus sa place dans le besoin d’expansion toujours plus prononcé de l’homme. On veut bien de lui mais ailleurs, où il n’y a pas d’humains et de troupeaux. Le problème est que ces endroits n’existent quasiment plus sur la planète ! En effet, près de 500 espèces animales et végétales ont totalement disparu et beaucoup sont promises au même sort dans les prochaines années. Le grand responsable ? L’homo sapiens, entre son mode de vie et son rêve d’un monde toujours plus évolué.
Ce triste constat devrait mener à une prise de conscience générale et globale. Le manque de connaissances de tout ce qui touche à la nature et à l’agriculture prend de l’ampleur avec la concentration des populations dans les grandes villes, toujours plus étendues. Pourtant, il est primordial de comprendre le fonctionnement et l’importance de ces 2 mondes pour trouver des solutions leur permettant de cohabiter. Un gros plan du loup mais aussi de la vie des éleveurs permettra, peut-être, de rendre un avenir commun possible.